Argent et jugement

Vous n'êtes pas honteux d'acheter / de vendre une poubelle à 150€ alors que des gens meurent de faim ?

 

Ah, parce que si on se prive d’acheter ou vendre une poubelle un peu chère aux yeux de certains – ou n’importe quel objet / service utile ou futile, d’autres gens vont automatiquement arrêter de mourir de faim ?

 

Mais là voilà la solution - on va arrêter d’acheter et de vendre et tout le monde s’en portera mieux !

Mais comment n’y a-t-on pas pensé plus tôt ?

 

Attendez, on me glisse dans l’oreillette qu’on teste justement ce concept depuis un an et que la situation s’est franchement dégradée… Va falloir réfléchir encore un peu !



Là on parle d'une poubelle mais on aurait pu parler d'une paire de chaussures Louboutin ou d’un site web pour notre activité pro…



Il y aura toujours moins cher (et plus cher aussi !) et il y aura toujours des gens pour acheter et d'autres pour critiquer.



Mais pourquoi ce BESOIN DE JUGER les autres et la manière dont ils dépensent leur argent ou le prix qu'ils demandent en échange de leurs produits ou services ?

 

On juge ce qui nous dérange, ce qui nous titille, ce qui nous déclenche… Pourquoi « les autres » se permettent de faire / dire / acheter ou vendre ce que je ne m’autorise pas ?

 

Parce qu’elle est là, la question :

– pourquoi je m’interdis certaines choses, comme demander un prix juste pour mes produits / services  ou acheter des choses potentiellement superflues ?

- et pourquoi je critique ceux qui n’hésitent pas à vendre ou acheter à prix élevé ?

 

Je les CRITIQUE parce que, d’une certaine manière, je les ENVIE.

Le jugement que je porte sur l’autre vient me montrer que le problème est chez moi. Je m’en veux de ne pas oser, de penser que je ne mérite pas, ou de n’avoir pas encore atteint mes objectifs.

 

Et je m’interdis certaines choses car je vis dans la peur du manque, la peur du rejet ou la peur de réussir.

Oui, oui, la peur de réussir.

Parce qu’on a entendu pendant trop longtemps qu’il faut travailler dur pour réussir. Et que ceux qui réussissent un peu trop bien sont forcément suspects.

Alors on préfère rester dans le rang, ne pas faire de vague et ne pas réussir trop bien. Sinon je vais forcément devenir une mauvaise personne (comme ces gens forcément suspects) et je serai rejeté.e par mes semblables, et je me retrouverai seul.e, sans soutien, sans amis.

Peur du manque, peur du rejet, peur de réussir. CQFD.

 

Et si je m’occupais enfin de moi, de mes croyances, de mes peurs, de mes blocages au lieu de rejeter la faute sur les autres ?

 

On en parle ?